L'église Saint-Blaise, édifice roman du milieu du XIIe siècle a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1888. Cela lui a permis d'échapper de peu à la ruine complète. Elle a bénéficié de deux campagnes de restauration, la première de 1903 à 1906, la seconde de 1985 à 2002. Au cours du XXe siècle sa notoriété a grandi peu à peu chez les historiens de l'art, puis dans le grand public. Un isolement de plusieurs siècles explique l'état de conservation remarquable du monument. Et le site dans lequel on le voit aujourd'hui reste très évocateur. Le voyageur découvre un petit village serré autour de son église romane, dans un vallon boisé. Cette église frappe par l'harmonie des proportions, l'aspect monumental que lui donnent ses deux clochers, l'épaisseur des murs en pierre brune, la simplicité du décor sculpté. Dès le début du XXe siècle les historiens de l'art ont remarqué ce qui fait sa grande originalité : les orientalismes du décor. On parle de style hispano-mauresque. Les claustra - grilles de pierre qui ferment les fenêtres-, la coupole ornée de fines nervures, les arcs polylobés rappellent les monuments construits en Espagne au Moyen Âge, tant dans les royaumes chrétiens que dans la partie musulmane du pays. Les bâtisseurs ont certainement voulu évoquer l'orient lointain, ce pays à l'est de la Méditerranée que les chevaliers d'occident disputaient alors aux musulmans : la Terre sainte et Jérusalem qui était perçue alors comme le centre du monde.