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Saint Cybard de Roullet

Roullet

L'église aurait appartenue dès le temps de Charlemagne à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême. Une suite de coupoles hémisphériques couvrent les trois travées de sa nef; comme à la cathédrale d'Angoulême leurs grands arcs gauchissent afin d'épouser la courbure des pendentifs. Les arcs, très brisés, accompagnés de rouleaux, retombent sur des colonnes aux chapiteaux ornés de feuillages chargés de perles. Plusieurs ont été refaits. Leur ornementation, de même que les moulures bor­dant les extrados des arés, et les cordons à la base des calottes contribuent à l'élégance de la nef. On en appré­cie d'autant plus le charme que les églises à files de coupoles revêtent généralement un aspect rude. Des croix de consécration se distinguent sur les colonnes et une inscription relative à la dédicace de l'église a été conservée au mur S. de la nef. Les fenêtres du vaisseau de l'église ne sont pas percées dans l'axe des murs, ce qui laisse supposer que l'architecte utilisa les murs goutte­reaux de l'ancien édifice lorsqu'il refit la couverture de la nef. Selon toute vraisemblance nous en retrouvons la coupole au carré, qui est plus étroit que les travées de la nef. Cette coupole barlongue sur trompes rappelle, par son tracé octogonal, celles qui existaient généralement aux croisées des abbatiales du XIe s. Comme dans la plupart des églises paroissiales de la province, il n'existe pas de croisillons. Sous les formerets s'ouvrent des fenêtres d'une apparence archaïque et aucune orne­mentation n'enjolive ni les grands arcs de la coupole ni le cordon de sa calotte. Lors de la reconstruction de l'édifice, l'architecte introduisit des rouleaux à ces grands arcs qui s'appuient sur des colonnes. Ces dernières, vers la nef, s'ajoutant à celles de la troisième coupole, constituent un très beau faisceau. On y voit des chapi­teaux habilement traités reproduisant des chimères et de nombreux monstres parmi des animaux fantastiques.

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